Vous êtes sur le blog Looweg...

Vous êtes sur le blog Looweg...

Réunion Looweg le 22 mars 2012

ASSOCIATION  LOOWEG  Warhem – le 22 mars 2012

Réunion de bureau – Objet : la problématique du développement des porcheries « industrielles », réflexions sur la méthanisation des effluents... Notre faveur pour le développement du bio.

En France 26 millions de porc produits. Une consommation en régression entraîne surproduction et « blocage » voire chute des cours. Depuis ces trois ou quatre dernières années, une augmentation du prix des aliments, avec l’envolée du cours des céréales a accentué les difficultés des éleveurs. Ce qui a déclenché des appels aux aides financières publiques diverses. Actuellement le cours du porc est aux environs de 1,48€ le kg sur pied, et comme la consommation n’est pas au rendez-vous, la tendance est à l’exportation (site du MPB).

Un excédent d’azote en Bretagne grande région d’élevage porcin a coûté des centaines de millions d’euros à l’état pour la dépollution des rivières, des captages d’eau ont du être fermés. Les algues vertes sont devenues un fléau, qui nous guette puisque notre région nord,  classée vulnérable aux nitrates depuis 2003, voit les élevages porcins industriels  s’accroître.

Sous couvert  de normes européennes plus contraignantes, imposant un « peu » plus d’espace par animal, des bâtiments neufs, plus grands  se construisent, les effectifs porcins augmentent, afin de réaliser des économies d’échelle.

Les enquêtes publiques fleurissent dans nos villages, soulevant inquiétudes et protestations devant les nuisances redoutées. L’état des masses d’eau  présente une qualité  médiocre à mauvaise dans 74% des cas. (bilan de l’Agence de l’Eau Artois Picardie). L’Yser est pollué, or il sert à l’eau potable belge.

Sans vouloir empêcher qui que ce soit d’exercer le métier de son choix, ni donner d’ordre quelconque, nous entendons exercer le droit de porter nos observations dans les registres d’enquêtes publiques prévues pour cela. A partir de 450 porcs, animaux équivalents, les impacts sur l’environnement et le voisinage justifient la procédure.

Dans un avenir tout proche, jusque 2000 porcs, les installations ne seront plus soumises à cette obligation. Selon un décret  fixé début 2011, une simple déclaration sera déposée en préfecture, le préfet seul décidera ou non de la conformité en regard de la réglementation environnementale, cela pour harmoniser les règles européennes en vigueur.

Cependant, alors que nos voisins belges, appliquent  une réglementation stricte, dans la gestion de leurs effluents d’élevage par le biais d’un organisme, la Mestbank  collecteur de taxes, la France a un principe beaucoup plus souple, puisque basé sur de simples déclarations de plans d’épandage. Cette distorsion entraîne des tentatives d’implantations trans-frontalières avec le risque d’accentuer notre situation déjà « vulnérable aux nitrates » et qui plus est, d’avoir à subir les amendes de Bruxelles pour notre laxisme en ce domaine.

D'autres associations ont évoqué  le traitement des effluents par la méthanisation. Une documentation disponible sur le net  nous a amenés à nous pencher de plus près sur cette question.

La brochure, « méthanisation à la ferme »  2011 de l’ADEME présente une installation. Celle-ci nous semble assez sophistiquée et coûteuse. Elle nécessiterait un apport de fonds propres de 200 000€ sur un montant de 900 000€. Elle  paraît attractive  par le rachat  de l’énergie produite à l’installateur privé.         

Le système génère en effet de l’électricité (rachetée  par EDF de 12 à 20cts le kwh*) et du biogaz, qui serait réinjectable dans le réseau GDF après purification ou produirait chaleur et eau chaude pour les usagers environnants, ou encore comme bio carburant. Le fermier verrait  ainsi ses revenus s’améliorer. Ce procédé lui impose  une qualification technique et une disponibilité quotidienne pour la conduite et  contrôle .

Le lisier obtenu conservant sa teneur en nutriments (N,P,K – azote, phosphate, potasse) serait presque sans odeur et filtré, plus facile à épandre et à doser…Un substrat solide serait également disponible comme amendement après compostage. L’implantation impose des précautions et des contraintes. Les risques d’explosion sont réels et des nuisances existent,(torchères-soupapes) imposant un classement ICPE et une procédure d’enquête publique. Une distance minimale des habitations de 200 mètres est à observer. Cependant pour être performante, elle doit se trouver suffisamment proche des utilisateurs, ou se doter d’un réseau en cas de distribution de chauffage ou d’eau chaude. Tous ces coûts sont-ils inclus ?

La rentabilité écologique et économique (au moins 10 ans pour être amortie) nous laissent donc perplexes .

Et des réflexions d'internautes...

« 4/02/12 – en tant qu’habitant de Bretagne…je m’insurge contre votre couverture : le porc, l’énergie de demain…si l’aventure des paysans du Méné peut sembler sympathique,  la méthanisation ne règle en rien la pollution des rejets azotés…fausse bonne solution car le danger vient qu’elle banalise cette pollution en la rendant énergétiquement viable »

«5/02/12-  Boulay-Moselle à 25km de Metz…pollution visuelle et sonore, ballet de tracteurs livrant fumier et lisier, des cuves de 21 mètre de diamètre sur 6 m de haut, à proximité d’habitations et d’une cité scolaire, des paysages et une zone natura 2000 détruits à jamais »Ces quelques réflexions  nous confortent dans notre première approche déjà exprimée, à savoir la production d’énergie, « dite verte » à partir des effluents d’élevage  tend à minimiser les nuisances de cette production intensive, voire à l'accentuer en l'encourageant.

De plus,  dans notre secteur du Sirom, les déchets verts sont collectés et broyés. Le broyat sert de compost mis à disposition, sinon gratuitement, du moins à bas prix. Nous avions en son temps défendu le compactage/presse des déchets ménagers et verts, avec leur méthanisation (système bio presse de Baudelet) mais les « autorités l’ont « jugé »…et tranché en faveur de l’incinération…

Une telle installation de méthanisation à la ferme implique la participation financière publique. Or, Les contributions  nationale  et européenne sont déjà largement consacrées à l’agriculture sous sa forme actuelle (9,5mds € pour la Pac et 6 mds par l’état – structurel/conjoncturel- et 13 milliars€/social des non salariés).

En ce qui nous concerne nous préférons que l’incitation aille vers les procédés traditionnels sur paille, labellisés, et surtout au mode biologique, seul garant du respect de l’environnement, de la santé et des animaux. Conformément aux dispositions du Grenelle de l’environnement, une part de 20% en bio devait être atteinte d’ici 2020, nous en sommes loin à 2% à peine en 2012. Pourtant la demande bio augmente, le recours à l’importation bio progresse fortement. Des étudiants d’HEC ont démontré que le bio était créateur de valeur. Une meilleure offre dans ce domaine permettrait une amélioration du rapport qualité/prix.

Nous suggérons une prise de contact  avec les organismes de certification bio, un travail de connaissance des difficultés avec des producteurs bio, une proposition au niveau des élus : créer une ou deux fermes bio par canton, éventuellement sous forme de coopérative, pour l’approvisionnement des cantines scolaires, maisons de retraite etc. On pourrait aussi aborder un projet de création d’une ferme-école agricole bio.

*le prix de facturation à Mr Toutlemonde par EDF est de 0,118 à 0,1211 cts € le kwh selon la puissance souscrite en option de base et de 0,0895 H Creuses  à 0,1312cts le kwh Heures pleines

Le bureau Looweg – Françoise  & Claude Bollengier, Simonie  Nivesse, Yvon & Léone Brisse -         



04/04/2012
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi