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Clôture de l'enquête publique le 18 mai 2012 en mairie d'Hondschoote.

Objet : le 3^e projet d'élevage porcin intensif, 3581 animaux présents continuellement, soit une production de plus de 7000 porcs ce qui va porter l'effectif total en trois élevages « modernisés » à 15000 par an.

Nous sommes trois associatifs venus confirmer nos remarques contre le projet.

Plusieurs agriculteurs sont venus également, eux, pour soutenir le dossier de leur collègue.

Une conversation à bâtons rompus s'est engagée, chacun exposant ses griefs ou motivations,

Pour faciliter la transcription, et la lecture nous indiquons un A pour les associatifs                   et un P  pour les professionnels.

Le commissaire enquêteur accepte volontiers que chacun s'exprime en se respectant.

La conversation est animée, le ton est ferme de part et d'autre tout en restant courtois.

A : Nous sommes contre l'intensif, cela représente beaucoup trop d'inconvénients, sanitaires et environnementaux.

P : Il faut être moderne, nous avons des obligations, des normes à respecter. Il faut supprimer tous ces petits élevages, insalubres qui se contaminent les uns les autres.

A : C'est la concentration de milliers d'animaux qui est insalubre, et non les élevages traditionnels sur paille. Nous sommes pour le développement du bio, la qualité, sans traitement aux antibiotiques.

P : les bêtes n'ont qu'un traitement au cours de leur vie…la truie est vaccinée !

A : vous rigolez, en France, l'élevage porcin consomme 600 tonnes d'antibiotique par an, autant que tous les autres élevages réunis. C'est pour cela que les antibiotiques ne sont plus efficaces chez l'homme. Qu'est-ce que vous allez faire si à l'hôpital on ne peut plus vous soigner ?

P : çà ne risque pas, je me soigne par homéopathie ! Faut pas être « jusqu'auboutiste », on n'aime pas discuter comme çà ! Et puis vous devriez voir ailleurs, en Chine c'est bien pire qu'ici, c'est dégoûtant !

A : Vous y êtes allés, vous, en Chine ?

P : Ben non ! mais je le sais! Et puis vous devez être contents d'avoir à manger, on vous nourrit avec nos porcs. En Afrique, les gens sont squelettiques.

A : Justement, réfléchissez un peu, en Afrique on leur vend des produits à prix cassés, ils ne peuvent pas lutter, en plus, ils doivent faire du soja pour Nos élevages et n'ont rien pour les leurs ! C'est l'intensif d'ici qui affame ces gens, car mondialement on produit assez de céréales etc, pour 12 milliards d'individus, mais nos élevages consomment presque la moitié.

Ce n'est pas nous qui disons tout çà mais des spécialistes., des scientifiques, des médecins, des vétérinaires. Ils le disent, ces pauvres bêtes  n'ont pas une vie normale.En intensif vous ne pouvez pas donner de la nourriture saine et de bonne qualité !

P : N'importe quoi ! on veut vivre sinon la production va s'en aller ailleurs. Et avec les normes européennes qui coutent très cher, on est obligé de s'agrandir !

A : C'est çà une norme qui réduirait vos effectifs de 10% et vous doublez ou triplez avec des investissements lourds!  Après, vous allez vous plaindre que les cours sont trop bas et appeler l'état au secours !

P : On est tributaire des grandes surfaces, ce sont eux qui imposent les prix. Si vous voulez de la qualité, il faut aller dans une bonne boucherie !

A : Auparavant il y avait la Coop qui achetait vos bêtes, mais quand les hypers sont apparus, c'est vous qui vous êtes précipités chez eux.  En plus maintenant vous avez l'air de dire qu'il y a une qualité médiocre, pour les gens modestes et une qualité supérieure pour les nantis !

P : La qualité, c'est toujours plus cher, forcément.

A : Pourtant vous voulez supprimer les « petits élevages » c'est bizarre !  Pour nous il faut les maintenir et développer le bio, pour arrêter d'en faire « un luxe ». Auparavant, c'était çà l'ordinaire !  En plus, vous dites que tout coûte cher et vous encouragez des jeunes pour s'industrialiser, mais ils vont aller droit dans le mur !   

P : Oui ils vont en chier, mais on leur fait confiance. Ils sont sérieux et s'en sortiront ; D'ailleurs, nos enfants nous ont vu travailler avec tant de cœur, qu'ils ont l'amour du métier, ils ne font pas çà pour l'argent. Nous on ne gagnait rien, on est content avec du porc et des patates, çà nous suffit. Et  maintenant, on va les aider financièrement, nos enfants.

A : Tiens, ah ! vous allez pouvoir « soutenir » vos enfants.  Mais au fait, qu'est-ce qu'ils vont pouvoir donner à manger, à leurs cochons ?

P : Des bonnes céréales produites par ici, d'ailleurs, mais qui côutent  aussi, pensez, à 300€ la tonne !           

 A : Oui des céréales très chères, qui poussent grâce aux pesticides !

P : Pas du tout, on a du blé sélectionné, qui n'a plus besoin de traitements forts, maintenant nos produits sont « light » !! et on traite moins souvent, on économise l'énergie, avec moins de passages sur les champs. On utilise plusieurs outils en même temps derrière le tracteur.

A : Ah ! oui, et le lisier, bourré d'antibiotique et de bactéries, etc vous trouvez çà bien ? Les cancérologues le disent, les maladies progressent au fil de la chaîne alimentaire. Et puis vous aussi vous êtes menacés, vous avez vu la « mort dans le pré » à la télé ?

P : Dans cette émission, des arriérés qui ne savaient pas employer correctement les produits. Nous, on utilisera moins d'engrais chimique, grâce au lisier, et en plus il va pénétrer  tout de suite la terre par des enfouïsseurs.

A : Ah ! oui comme au printemps, sur les cultures en place…. Comment vous allez contrôler le dosage, l'engrais et le lisier çà fait double emploi ?

P : Bien sûr que non, on est tout le temps contrôlé, des contrôles il y en a des tas. Des analyses des visites, des prélèvements, des documents à remplir, à envoyer. Et puis avec nos factures d'azote et la taille de nos élevages, ils ont tout de suite la quantité par rapport à la surface.

A : Qui est-ce qui vous contrôle ainsi, car  rien n'est connu officiellement…?

P : Eh ! bien ma fois,  tiens au fait mais… qui vient nous contrôler ? Mr Untel, ce ne serait pas la DSV ? Si, si c'est çà, il me semble. Et puis vous savez, les normes ce n'est pas notre faute, c'est l'Europe.

A : Mais oui, savez-vous que « l'Europe c'est 27 personnes non élues qui décident de tout et un parlement de plus de 500 personnes élues mais qui ne décident rien … ?                                   Et par-dessus tout,  la PAC … c'est 40% du budget de l'Europe, versés à  la France : 10 milliards d'euros!...(en fait ce sont nos impôts).

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